S31-P02-C03 Anesthésie générale

S31-P02-C03 Anesthésie générale

S31

Anesthésie, réanimation et médecine péri-opératoire

Benoît Plaud et Serge Molliex

Chapitre S31-P02-C03

Anesthésie générale

Denis Frasca et Gilles Lebuffe

 

En France, 9 millions d’anesthésies générales sont pratiquées chaque année pour des actes chirurgicaux et interventionnels au bloc opératoire ou non (radiologie). Elle reste la technique de référence permettant de prendre en charge les patients pour une procédure programmée ou en urgence. Elle est définie par une perte de conscience réversible avec trois composantes que sont l’hypnose, l’analgésie et la myorelaxation. Le choix des agents repose sur leurs propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques, le terrain du patient, la procédure chirurgicale ou interventionnelle dans un contexte d’urgence ou non et le caractère ambulatoire des actes réalisés.

L’ensemble des procédures anesthésiques, dont l’anesthésie générale, a été réglementé par le décret du 5 décembre 1994. Ce dernier a permis d’améliorer la sécurité des patients en fixant des mesures de formation du personnel, de consultation et de visite pré-opératoire, d’équipements de surveillance, de salles de surveillance post-interventionnelles (SSPI) et de respect des recommandations de bonnes pratiques.

Dès lors, une véritable culture de la sécurité s’est imposée aux anesthésistes-réanimateurs. En 1999, l’enquête conjointe de la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR) et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) révélait que les décès directement imputables à l’anesthésie étaient de 4,7 pour 100 000 actes. Le taux de mortalité variait de 0,4 à 55 pour 100 000 actes en présence d’un patient porteur d’une morbidité grave [4]. Les grands principes de réalisation d’une anesthésie générale, les adaptations en situation d’urgence et les principales morbidités imputables à l’anesthésie générale sont présentés ici.

Agents de l’anesthésie générale

Les principaux agents administrés au cours d’une anesthésie générale sont résumés dans le Tableau S31-P02-C03-I. La perte de conscience est induite par l’administration intraveineuse ou inhalée d’un hypnotique. Leur action agoniste sur les récepteurs de l’acide γ-amino butyrique A (GABA-A) renforce la transmission inhibitrice en induisant un courant entrant hyperpolarisant. Seule la kétamine a un mécanisme d’action différent en bloquant le récepteur N-méthyl-D-aspartate (NMDA

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