S31
Anesthésie, réanimation et médecine péri-opératoire
Chapitre S31-P02-C05
Analgésie obstétricale
Les différentes méthodes analgésiques sont d’une part les interventions non pharmacologiques, comme les méthodes psychocorporelles et comportementales. Les méthodes d’analgésie pharmacologique, d’autre part, utilisent des agents anesthésiques intraveineux ou inhalés, des blocs nerveux comme une analgésie péridurale (APD). Ces différentes méthodes ne sont pas inconciliables surtout quand on assiste à une évolution des souhaits des patientes qui demandent un accouchement plus physiologique, une analgésie plus personnalisée. L’objectif principal de l’anesthésiste sera de proposer ces différentes méthodes aux patientes en exposant bien pour chacune d’elles leurs limites, leurs avantages respectifs et complémentarité.
Physiologie de la douleur obstétricale
La douleur est vécue comme intense par 60 % des femmes et intolérable pour 20 % d’entre elles. L’intensité de cette douleur évolue avec les trois différentes phases de l’accouchement. La première phase correspond à la phase de dilatation du col (de 0 à 10 cm), la douleur est de type viscérale se projetant au niveau des métamères T10 à L1. La deuxième phase est liée à la progression du fœtus dans la filière pelvienne jusqu’à son expulsion. La douleur est de type somatique et se projette vers les métamères S2-S4. La délivrance du placenta correspond à la troisième phase de l’accouchement, elle est en principe indolore.
De nombreux facteurs peuvent influencer le vécu douloureux d’une femme à une autre. La douleur peut être diminuée par un soutien psychologique continu, une mobilisation dans certaines positions (position latérale, debout), le non-déclenchement du travail. Enfin, il est bien connu que, spontanément, les primipares ont des douleurs plus intenses que les multipares en début de travail.
La douleur augmente la production de cortisol, d’adrénaline, de noradrénaline et de β-endorphines. Ces modifications ne sont pas toujours bénéfiques : la noradrénaline peut réduire de 50 % le débit sanguin utérin, l’adrénaline peut inhiber la production d’ocytocine, et de ce fait ralentir la progression de la dilatation du col de l’utérus. Des patientes porteuses de pathologies cardiaques ou respiratoires peuvent mal supporter les effets des catécholamines qui augmentent naturellement le d&eacut…
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