S31-P03-C03 Réhabilitation améliorée après chirurgie

S31-P03-C03 Réhabilitation améliorée après chirurgie

S31

Anesthésie, réanimation et médecine péri-opératoire

Benoît Plaud et Serge Molliex

Chapitre S31-P03-C03

Réhabilitation améliorée
après chirurgie

Morgan Le Guen et Emmanuel Rineau

 

Introduite dans les années 1990 par l’équipe danoise du Pr Henrik Kehlet, la réhabilitation accélérée ou réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC), appelée « enhanced recovery after surgery (ERAS) » ou « fast-track surgery » dans la littérature anglo-saxonne, est une méthode de prise en charge péri-opératoire en plein essor depuis les années 2010 [6]. Celle-ci consiste en une prise en charge globale et multiprofessionnelle (chirurgien, anesthésiste-réanimateur, infirmier, kinésithérapeute…) du patient tout du long de la période péri-opératoire, avec comme objectif principal une récupération de l’autonomie la plus rapide possible par le biais d’un rétablissement rapide des capacités physiques et psychiques antérieures. Cette méthode vise en particulier à limiter les conséquences de l’acte opératoire, véritable vecteur de stress sur l’organisme, pouvant induire une réponse métabolique et hormonale d’autant plus délétère que les capacités fonctionnelles du patient sont diminuées préalablement.

En prenant en charge le patient de façon active dès la phase pré-opératoire jusqu’à la phase post-opératoire, et en anticipant la phase suivant la sortie d’hospitalisation, la RAC a pour bénéfice individuel une diminution de la morbidité et des durées d’hospitalisation. Développés initialement pour la chirurgie colorectale, les programmes de réhabilitation se sont ensuite généralisés à d’autres modèles chirurgicaux en empruntant les mêmes principes que ceux décrits dans le présent chapitre. L’application à d’autres domaines en médecine ou en médecine intensive est désormais en cours [8].

Enjeux et concept de la réhabilitation améliorée après chirurgie

L’acte chirurgical, programmé ou urgent, est responsable d’un stress pour l’organisme, en lien avec des modifications physiopathologiques et métaboliques (syndrome inflammatoire) causées par la chirurgie elle-même, mais aussi par l’ensemble des actes qui entoure ce geste (anesthésie, médicaments, alitement). Ces désordres physiopathologiques peuvent aboutir à l’apparition de complications péri-opératoires impliquant différents organes, parfois de manière intriquée : système cardiovasculaire (syndromes coronariens, complications thrombo-emboliques), respiratoire (pneumonie d’inhalation), neurologique (accidents vascu…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne