S31-P04-C03 État de mort encéphalique et prélèvements d’organes

S31-P04-C03 État de mort encéphalique et prélèvements d’organes

S31

Anesthésie, réanimation et médecine péri-opératoire

Benoît Plaud et Serge Molliex

Chapitre S31-P04-C03

État de mort encéphalique et prélèvements d’organes

Laurent Beydon et Catherine Paugam-Burtz

 

La réanimation moderne permet, grâce à la ventilation artificielle, de maintenir la fonction ventilatoire et, par là même, la fonction circulatoire chez les patients comateux, souffrant de destructions irréversibles et complètes du cerveau et du tronc cérébral. Le maintien artificiel de ces fonctions dans ce contexte a généré une situation inédite, telle que reconnue par F. Goulon et Mollaret : la mort cérébrale, actuellement dénommée mort encéphalique [9]. Cet état survient lorsque la cause du coma a engendré un arrêt circulatoire cérébral par hypertension intracrânienne, ischémie ou anoxie. Cette situation irréversible permettait d’envisager des prélèvements d’organes en vue de la greffe d’organes dans de meilleures conditions qu’auparavant. Néanmoins, pour permettre ces prélèvements à cœur battant, il fallait étendre la définition légale de la mort qui s’envisageait jusque-là par le constat d’un arrêt cardiorespiratoire. Le législateur a donc étendu la notion de mort à la mort encéphalique par l’édiction d’un décret en Conseil d’État. Ce dernier impose que le constat de la mort préalable au prélèvement soit mené selon une procédure unique et codifiée qui associe des critères cliniques et paracliniques. Ce formalisme a le mérite de ne pas laisser la place au doute. Un tel formalisme n’est pas universel ; d’autres pays n’établissent le diagnostic de mort encéphalique que par l’examen clinque avec la disparition de l’activité du tronc cérébral associée à un coma aréactif.

Depuis l’émergence des prélèvements d’organes à cœur battant chez des patients en état de mort encéphalique, de nouvelles modalités de prélèvement sont apparues grâce à une évolution des techniques et du cadre légal. Il s’agit des cas où des patients ont présenté un arrêt cardiaque inopiné ou attendu. Ces situations ont été codifiées selon une classification dite de Maastricht (Tableau S31-P04-C03-I).

 

Tableau S31-P04-C03-I Classification de Maastricht (d’après [4]).

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