S31-P03-C01 Surveillance post-interventionnelle

S31-P03-C01 Surveillance post-interventionnelle

S31

Anesthésie, réanimation et médecine péri-opératoire

Benoît Plaud et Serge Molliex

Partie S31-P03

Soins post-interventionnels

Chapitre S31-P03-C01

Surveillance post-interventionnelle

Bertrand Debaene et Marc Fischler

 

La dénomination « salle de surveillance post-interventionnelle » (SSPI) fait suite à celle de « salle de réveil » depuis la parution du décret du 5 décembre 1994. Ce changement traduit que :

– le « réveil » n’est plus une des questions centrales de la pratique anesthésique ;

– toute intervention, qu’elle soit chirurgicale ou « interventionnelle » (endoscopie, radiologie), nécessite tout autant que l’anesthésie une surveillance spécifique.

Un peu d’histoire

La pratique de l’anesthésie-réanimation a été profondément modifiée par le décret du 5 décembre 1994. C’est une des rares spécialités médicales soumise à une réglementation stricte. Mais il faut rappeler que la publication de celui-ci a fait suite à une longue histoire de morts « injustes » et à un travail important fait par la spécialité elle-même.

Les morts « injustes »

L’anesthésie-réanimation a connu de nombreuses affaires qui ont défrayé la chronique et mis l’accent sur des défauts majeurs, notamment organisationnels. L’une des plus célèbres est connue sous le nom l’affaire Farçat qui date de 1973. Ce jeune homme de 25 ans fit un arrêt cardiaque hypoxique suivi d’un coma au décours d’une amygdalectomie. Le réveil de son anesthésie n’avait pas été surveillé, le patient ayant été directement conduit dans sa chambre. Il décéda quelques semaines plus tard. L’anesthésiste-réanimateur a été condamné et le chirurgien relaxé en première instance. Puis la Cour de cassation a condamné le chirurgien, car il ne pouvait ignorer que le patient n’était pas surveillé, le chirurgien et l’anesthésiste étaient partis ensemble pour se rendre dans une autre clinique. Cet arrêt a fait jurisprudence sur une obligation générale de prudence et de diligence, quelle que soit la discipline médicale. Le fait que ce décès soit survenu dans la famille d’un haut fonctionnaire n’est peut-être pas étranger à la circulaire ministérielle n° 394 du 30 avril 1974, relative à la sécurité des malades anesthésiés. Cette circulaire ministérielle, sans caractère de mise en œuvre obligatoire, évoquait déjà la notion d’une consultation pré-opératoire, de salles d’intervention équi…

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