S32-P01-C15 Coqueluche de l’enfant et de l’adulte

S32-P01-C15 Coqueluche de l’enfant et de l’adulte

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary
Date de mise à jour : 27/04/2023

Chapitre S32-P01-C15

Coqueluche de l’enfant
et de l’adulte

Dominique Gendrel

 

La coqueluche, maladie strictement humaine à transmission respiratoire, a remarquablement bénéficié de la vaccination débutée dans la deuxième moitié du siècle dernier. L’OMS estime qu’en 1950 (pour une population mondiale de 2,5 milliards) les décès par coqueluche chez les enfants de 0 à 5 ans étaient de 4 millions/an contre 60 000 en 2020 pour 7,5 milliards d’individus.

L’effet de la vaccination a été spectaculaire sur les décès et la survenue de la maladie dans sa forme classique et dangereuse chez l’enfant, c’est-à-dire avec quintes et reprise inspiratoire bruyante (le chant du coq) avec risque de mortalité avant un an. Aux États-Unis, le taux d’attaque des coqueluches typiques passait de 150 à 200/10 000 dans les années 1940 à 0,5 à 1 dans les années 1970. En France, on estimait en 1950, le nombre des coqueluches typiques à 7 000 par an avec 200 décès, alors qu’en 1970, les chiffres étaient tombés respectivement à 1 500 et 20. En 1986, année où la France a décidé d’interrompre la surveillance active de la coqueluche, on n’observait plus que quelques dizaines de cas de formes typiques avec moins de 5 décès par an.

La diffusion du vaccin ne se fait que lentement dans les pays en développement. Pour la période 2010-2015, l’OMS considérait que la coqueluche était encore responsable de 200 000 morts par an, la plupart ayant moins de 2 ans, avec une très forte disparité Nord/Sud.

La baisse considérable des décès et des coqueluches sévères est évidemment un progrès majeur [1], [2], mais qui ne suffit pas car la morbidité est largement sous-estimée. L’infection coquelucheuse sous toutes ses formes, symptômes mineurs ou même portage asymptomatique, y compris chez l’adulte, reste toujours contagieuse [3], [5]. Cette circulation persistante de la bactérie est importante et progresse depuis quelques années, en particulier avec la généralisation du vaccin acellulaire.

Le progrès majeur en matière de protection du nourrisson est la vaccination anti-coquelucheuse de la mère au dernier trimestre de la grossesse. Alors qu’elle est une pratique courante en Angleterre depuis 2015, elle n’a été recommandée en France qu’en 2022. Elle est remarquablement efficace mais encore trop peu pratiquée et souvent mal acceptée par les patientes, voire par les médecins, faute d’information.

La diffusion de la PCR (Polymerase C…

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