S32-P01-C25 Peste

S32-P01-C25 Peste

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P01-C25

Peste

Yoann Crabol

 

Le genre Yersinia comprend 11 espèces, dont 3 sont des pathogènes importants chez l’homme : Yersinia pestis, Yersinia enterocolitica et Yersinia pseudotuberculosis. Le bacille de la peste a été isolé par Alexandre Yersin en 1894 au cours de la troisième pandémie de peste. La peste est une zoonose murine dont le vecteur est la puce. Les humains sont des hôtes accidentels de la maladie. La maladie est principalement contractée après morsures de puces infectées et par contact (morsure, griffure, inhalation de sécrétions respiratoires) avec des animaux infectés. La transmission interhumaine par aérosol est possible et fait de Y. pestis un agent potentiel de bioterrorisme. Dans environ 14 % des cas, la source d’infection est inconnue [9].

Environ 30 espèces de puces peuvent être des vecteurs de peste. Le vecteur le plus efficace est Xenopsylla cheopis, la puce du rat. Le pou de corps humain (Pediculus humanus) a été proposé comme vecteur possible de Y. pestis.

Épidémiologie

De 2000 à 2009, 21 725 cas de peste ont été signalés dans le monde entier dans 16 pays avec un taux de létalité de 7 % ; 95 % des cas rapportés proviennent d’Afrique [2]. Des foyers de 100 à plus de 1 000 cas de peste humaine ont été rapportés depuis 1992 au Zaïre, au Pérou, en Inde, et au Congo. La peste est réapparue au Malawi, au Mozambique, en Inde en 1994, en Algérie en 2003, et en Libye en 2009. Une augmentation des cas de peste bubonique a été notée en Ouganda en 2006, et plus de 1 000 cas ont été reconnus au Congo entre 2005 et 2010, à rapprocher du contexte de guerre civile et de foyers épidémiques chez les travailleurs de diamant. La grande majorité des cas humains aux États-Unis a eu lieu dans cinq États : Arizona, Californie, Colorado, Nouveau-Mexique et Texas.

Pathogénie

Y. pestis colonise l’intestin, se multiplie et crée une occlusion intestinale chez la puce infectée après morsure d’un hôte bactériémique. La puce régurgite ensuite les bactéries lors des morsures suivantes [8]. Y. pestis est acheminé via les vaisseaux lymphatiques aux ganglions lymphatiques régionaux, se réplique au sein des macrophages, et déclenche une réaction inflammatoire intense, responsable du bubon puis, en cas de dysfonction immunitaire locale, d…

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