S32-P02-C14 Agents transmissibles non conventionnels

S32-P02-C14 Agents transmissibles non conventionnels

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P02-C14

Agents transmissibles non conventionnels

Marianne Burgard

 

Les agents transmissibles non conventionnels (ATNC), ou prions (proteinaceous infectious particles), sont les agents des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST ou TSE). Ces maladies neurodégénératives, pouvant atteindre de nombreuses espèces mammifères, sont rares chez l’homme (incidence annuelle : 1 à 1,5/million), caractérisées par une incubation souvent longue et par un décès rapide après les premiers signes. Il n’existe pas de traitement curatif spécifique. Les EST ont d’abord été décrites chez le mouton (tremblante du mouton ou scrapie) au 18e siècle, puis chez l’homme au milieu du 20e siècle avec le Kuru et surtout la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ ou CJD). Les MCJ sont devenues un enjeu de santé publique à la fin des années 80, en raison d’infections par hormone de croissance contaminée, et de la maladie de la vache folle.

Caractères des prions

Les lésions des EST sont caractérisées par l’accumulation d’une protéine anormale : PrPres (protéine de prion résistant aux protéases ou PrPSc [scrapie] ou PrPTSE). Prusiner a le premier, en 1982, émis ce concept de l’infectiosité d’une protéine anormale sans acide nucléique associé [2].

Cette protéine anormale a la même structure primaire en acides aminés qu’une protéine physiologique PrPC (protéine de prion cellulaire) de 209 acides aminés, présente principalement dans le tissu nerveux à la surface externe des neurones, de rôle physiologique discuté, non indispensable et codée par le chromosome 20. PrPres est une iso-forme de PrPC et s’en différencie par une conformation spatiale anormale, « mal pliée » (enrichie en feuillets β) favorisant l’agrégation en oligomères, la rendant insoluble dans les détergents et entrainant une grande résistance à la digestion par les protéases, aux agents physiques (radiations ionisantes, chaleur sèche, autoclavage à 126), et chimiques (formol, désinfectants classiques).

Les prions se multiplient de façon exponentielle en raison de la propagation autonome de cycles de transformation post-traductionnelle de PrPC endogène en PrPres qui s’accumule sous forme de multi-mères pouvant former des fibrilles.

Il existe 3 types de PrPres (1, 2 et Mr8000) de poids moléculaire différent après action limitée de protéases, pouvant coexister et dont le niveau de glycosylation est variable. Ces différentes souches sont identifiables par Western-blot. Plus récemment, ont été décrits des prions moins résistants aux protéases (Variabl…

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