S32-P01-C07 Maladies d’inoculation d’origine animale

S32-P01-C07 Maladies d’inoculation d’origine animale

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P01-C07

Maladies d’inoculation
d’origine animale

Florence Ribadeau-Dumas

 

Le terme inoculation est apparu pour la première fois dans le monde médical au XVIIIe siècle, lors de l’importation en Occident de la variolisation par Lady Mary Wortley Montagu, épouse de l’ambassadeur d’Angleterre en Turquie. Cette technique ottomane remontant probablement à la Chine ancienne consistait à inoculer la variole (injecter du pus provenant des pustules d’un malade) afin de provoquer une forme modérée de la maladie. Elle constitue l’ancêtre de la vaccination contre la variole mise au point des années plus tard par Edward Jenner. Par extension, les maladies d’inoculation d’origine animale sont les maladies transmises par un animal à l’occasion d’une morsure, d’une griffure, ou d’un contact entre la salive et une plaie préexistante ou une muqueuse. Les limites de ce cadre nosologique restent néanmoins assez floues.

Parmi ces maladies, certaines sont classiques, comme les infections après morsure ou griffure de chien ou de chat (infections à pyogènes banals, pasteurellose, maladie des griffes du chat). D’autres sont beaucoup plus rares, mais leur gravité et/ou l’existence de moyens de prévention simples et efficaces (comme pour la rage et le tétanos), doivent les faire évoquer systématiquement. Enfin, les arthropodes peuvent être vecteurs de nombreuses maladies infectieuses.

Seront traités dans ce chapitre les infections après morsure de chien, chat et rongeurs (dont la pasteurellose et les « rat bite fever » comme l’haverhilliose et le sodoku), le charbon, la tularémie, le rouget du porc et la peste. La rage, le tétanos, la maladie des griffes du chat et la plupart des maladies à transmission vectorielle font l’objet de chapitres à part et ne seront donc pas abordés ici. Les pathologies pouvant être plus spécifiquement transmises par morsure de primate et rapportées de façon anecdotique dans ce cadre (Herpès B, simian immunodeficiency virus [SIV], human T lymphotropic virus [HTLV], hépatites …) ne seront pas non plus traitées ici.

Infections provoquées par morsure ou griffure animale [1], [2], [3], [6]

On estime que plusieurs dizaines de millions de personnes sont mordues par des animaux chaque année dans le monde, et plusieurs centaines de milliers en France, où les chiens et les chats, responsables respectivement d’environ 70 et 20 % des morsures, représentent la grande majorité des situations rencontrées en pratique clinique. Les quelque 10 % restants correspondent à des morsures de rats et autres rongeurs (2 à 3 %), de chauve-souris (3 %), de renards, singes ou a…

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