S32-P01-C12 Choléra

S32-P01-C12 Choléra

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P01-C12

Choléra

Hervé Lécuyer

 

Le choléra se manifeste par une diarrhée sécrétoire aiguë susceptible d’entraîner une déshydratation extrêmement intense conduisant parfois au décès en quelques heures. Cette maladie associée aux conditions d’hygiène défectueuses reste d’actualité aujourd’hui.

Agent pathogène et physiopathologie de l’infection

Le genre Vibrio comporte différentes espèces de bacilles à Gram négatif incurvés de l’environnement. Les Vibrio ont une croissance optimale en milieu salin et on les retrouve dans les eaux des estuaires et du littoral, associés notamment au phyto- et zooplancton et aux coquillages. Ils se développent en eaux tièdes et leur nombre croît lorsque la température augmente. Les espèces V. vulnificus et V. parahæmolyticus que l’on trouve en France sont associées à des infections après une baignade ou la consommation de fruits de mer : diarrhées (probablement sous-estimées), surinfection de plaies ou plus rarement septicémies sur un terrain immunodéprimé.

L’espèce V. cholerae comporte plus de 200 sérogroupes différenciés par le caractère antigénique du lipopolysaccharide (LPS) membranaire (antigène O). Parmi ceux-ci, seuls les sérogroupes O1 (dont il existe plusieurs biovars et sérovars) et O139 sont responsables du choléra épidémique. En effet seuls ces sérogroupes ont été infectés par le bactériophage CTXφ, bactériophage dont le génome s’est inséré dans celui de la bactérie, apportant ainsi le gène de la toxine cholérique. Cette toxine est responsable de la diarrhée sécrétoire. Transloquée à l’intérieur des cellules épithéliales intestinales, elle entraîne une suractivation de l’enzyme adénylate cyclase, conduisant à une synthèse très importante d’AMPc (adénosine monophosphate cyclique). Cette surproduction d’AMPc, messager intracellulaire, active l’efflux des ions chlorure dans la lumière intestinale et donc la sécrétion d’eau.

Il faut noter qu’il existe au sein des sérogroupes O1 ou O139 des souches non toxinogènes et inversement de rares souches non-O1 et non-O139 productrices de toxines. V. choleræ non-O1 non-O139 non toxinogène existe en France et donne de rares infections semblables à celles engendrées par les autres espèces de Vibrio.

Aspects historiques

Le choléra &eac…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne