S32-P02-C08 Herpèsvirus humain 8 (HHV-8)

S32-P02-C08 Herpèsvirus humain 8 (HHV-8)

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P02-C08

Herpèsvirus humain 8
(HHV-8)

Jacques Gilquin

Introduction

L’herpèsvirus humain 8 (HHV-8) est un gamma herpèsvirus oncogène comme le virus d’Epstein-Barr (EBV), établissant une infection latente. Il est responsable de la maladie de Kaposi (MK), de lymphomes primitifs des séreuses (PEL, primary effusion lymphoma), de maladies de Castleman multicentriques (MCM). Ces pathologies sont plus fréquentes en cas de déficit immunitaire lié au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou après transplantation. L’HHV-8 est moins répandu que l’EBV avec de fortes disparités géographiques et des mécanismes de transmission, privilégiant une excrétion virale salivaire. La principale zone d’endémie est en Afrique Centrale et de l’Est avec une transmission précoce et une atteinte de la population générale. L’infection en zone de faible endémie concerne surtout les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), principalement en Amérique du Nord et en Europe, révélée par l’émergence très inhabituelle de MK associées à l’infection VIH-1 dans les années 80. En 1994, l’équipe de Moore et Chang a isolé par une technique d’identification génique des séquences virales correspondant à ce nouvel herpèsvirus, le HHV-8 dans des lésions de MK.

Aspects virologiques et physiopathologiques

L’HHV-8 appartient à la sous-famille des Gammaherpesvirinae comme l’EBV et au genre Rhadinovirus dont il est le seul représentant chez l’homme. D’une taille d’environ 110-150 nm, il comporte une enveloppe lipidique provenant de la membrane cellulaire et une nucléocapside icosaédrique, contenant un ADN linéaire bicaténaire d’environ 165-170 kb. Le génome possède une longue région unique codante d’environ 137 kb contenant 90 cadres ouverts de lecture (ORF) codants les protéines du virus, flanquée à ses deux extrémités de régions répétées terminales [1], [2]. L’isolement du virus est difficile et la plupart des cellules ne permettent qu’une culture abortive. Il n’immortalise pas les lymphocytes B contrairement à l’EBV. Les lignées cellulaires permettant de le produire n’ont pu être établies qu’à partir de cellules tumorales de PEL. Comme pour les autres herpèsvirus le cycle viral du HHV-8 comporte une phase lytique brève et une phase de latence. Ce virus infecte lors de la primo-infection principalement les lymphocytes B, les cellules endothéliales, il peut infecter aussi des macrophages, des monocytes et des cellules dendritiques. Il demeure ensuite latent dans les lymphocytes B, les monocytes, les cellules fusiformes de la MK et les cellules des PEL ; les mécanismes d’entrée cellulaire encore mal connus ; la glycoprotéine …

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