S32-P02-C10 Mononucléose infectieuse

S32-P02-C10 Mononucléose infectieuse

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P02-C10

Mononucléose infectieuse

Jacques Gilquin

Introduction

La primo-infection par le virus Epstein-Barr virus (EBV) souvent asymptomatique chez l’enfant peut se traduire chez l’adolescent ou l’adulte jeune par une mononucléose infectieuse (MNI) caractérisée par de la fièvre, une angine et des adénopathies cervicales, associées à une lymphocytose atypique. Les tests sérologiques sont essentiels pour distinguer l’infection EBV souvent bénigne et spontanément régressive d’autres affections plus graves pouvant se manifester de façon similaire.

Aspects virologiques

L’EBV ou herpès humain de type 4 (HHV-4) appartient avec le virus herpétique humain type 8 à la sous famille des Gammaherpesvirinae. Le virus d’une taille de 150 à 200 nm comporte une enveloppe porteuse de glycoprotéines et une nucléocapside icosaédrique qui contient le génome viral constitué d’un ADN bicaténaire linéaire de 186 kbp. L’infection de la cellule nécessite la fixation sur le lymphocyte B par une interaction spécifique entre la glycoprotéine d’enveloppe virale (gp350/220) et la molécule CD21 membranaire, récepteur de la fraction C3d du complément, suivie de la fusion de l’enveloppe avec la membrane cellulaire, puis de la pénétration de la nucléocapside libérant le génome viral. Ce dernier persiste dans la cellule en se circularisant sous forme épisomale.

Le virus établit différents programmes de latence et la production ultérieure de virions ne se produit que dans un petit nombre de cellules. Deux protéines virales d’expression précoce BZLF1 (appelée aussi Zta ou ZEBRA) et BRLF1 (Rta) jouent un rôle clé dans le passage de la latence au cycle productif [1], [2], [4]. L’EBV persiste toute la vie surtout dans les lymphocytes B mémoires (IgD- CD27+). Les épisomes extrachromosomiques sont répliqués par les ADN polymérases cellulaires pendant la mitose (phase S). La latence s’accompagne d’une expression restreinte de certains gènes qui contribue à des processus d’immortalisation et de transformation des lymphocytes B.

Physiopathologie

Le virus transmis par la salive infecte directement les lymphocytes B des organes lymphoïdes de l’oropharynx ou à partir des cellules épithéliales ; l’infection des lymphocytes B permet la dissémination virale.

La période d’incubation est en moyenne de 4 à 8 semaines avant la survenue des signes cliniques qui traduisent une forte réponse immunitaire.

La réponse lymphocytaire T cytotoxique, essentielle pour limiter la proliférati…

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