Chapitre S32-P06-C01 Antibiothérapie et grossesse

Chapitre S32-P06-C01 Antibiothérapie et grossesse

S32

Maladies infectieuses

Dominique Salmon

Chapitre S32-P06-C01

Antibiothérapie et grossesse

Tiphaine Lenfant et Caroline Charlier

 

Des modifications de la pharmacocinétique des antibiotiques antibactériens sont induites physiologiquement par la grossesse (augmentation de la diffusion et de l’élimination rénale des médicaments, modification de l’action des cytochromes hépatiques), sans justifier une adaptation de leur posologie cependant. Le risque de tératogénicité ou de passage placentaire avec toxicité fœtale est à redouter et à prévenir avant chaque prescription médicamenteuse chez une femme enceinte. L’objectif de ce chapitre est de présenter une synthèse des éléments clés guidant la prescription d’une antibiothérapie chez une femme enceinte. On distinguera trois catégories de molécules : celles qui peuvent être prescrites tout au long de la grossesse et de l’allaitement, celles pour lesquelles le bénéfice maternel attendu doit être supérieur au risque fœtal pour en justifier la prescription, et enfin celles qui sont contre-indiquées pendant toute ou partie de la grossesse. Un tableau de synthèse par familles d’antibiotiques offre une vision d’ensemble ainsi que des précisions concernant l’allaitement (Tableau S32-P06-C01-I).

Antibiotiques autorisés pendant la grossesse quel que soit le terme

Au sein des bêtalactamines, les pénicillines sont largement utilisées. Elles passent la barrière fœtoplacentaire et n’ont pas montré de tératogénicité ou de toxicité fœtale. Elles sont autorisées pendant toute la grossesse et l’allaitement. On retiendra simplement un risque théorique de modification de la flore du nouveau-né et on évitera l’acide clavulanique en peripartum (risque accru d’entérocolite ulcéronécrosante, démontré uniquement chez les enfants nés prématurément [1]. La prescription de céphalosporines est possible également pendant toute la grossesse et l’allaitement (parmi les céphalosporines de deuxième génération, le céfamandole est la molécule pour laquelle on dispose du moins de données d’exposition, cependant aucun effet délétère notable n’est rapporté à ce jour). Malgré le manque de données, il n’existe pas de raison théorique de ne pas prescrire de céphalosporines de cinquième génération à une femme enceinte. La prescription de carbapénèmes est réservée aux infections nosocomiales impliquant des bactéries multirésistantes, en milieu spécialisé. L’aztréonam (monobactame) est réservé aux infections sévères documentées à bacilles Gram négatif. Il est inactif sur…

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