Médecine interne
Chapitre S03-P01-C29
Maladie d’Erdheim-Chester
La maladie d’Erdheim-Chester est une histiocytose non langerhansienne touchant préférentiellement les hommes au cours de la cinquième décennie. Elle a été décrite pour la première fois par l’anatomopathologiste viennois Jakob Erdheim et son élève américain William Chester sous le nom de lipoid granulomatosis. Elle est caractérisée par une infiltration d’histiocytes spumeux CD1a négatifs parfois associés à des cellules géantes de Touton. Ces histiocytes sont marqués en immunohistochimie par le CD68, le CD163 rarement pour la protéine S100, mais sont négatifs pour le CD1a et la langérine (CD207) (Figure S03-P01-C29-1). Les sites les plus fréquemment infiltrés sont le rétropéritoine (aspect en « reins chevelus », infiltration péri-urétérale responsable d’une hydronéphrose et d’une insuffisance rénale), les os longs, l’aorte et le péricarde, le poumon, la région hypothalamo-hypophysaire, la peau (principalement sous forme de xanthélasma) [7]. Les autres sites comportent les régions rétro-orbitaires (exophtalmie), le système nerveux central, les testicules, les surrénales. Virtuellement tous les organes peuvent être atteints.
Bien que la maladie d’Erdheim-Chester soit distincte de l’histio-cytose langerhansienne caractérisée par une infiltration d’histiocytes positifs pour le CD1a, la protéine S100, et la langérine (CD207), avec une expression variable du CD68, les formes mixtes sont fréquentes, posant la question d’une origine commune aux deux maladies [10]. Si la cause de la maladie d’Erdheim-Chester reste imparfaitement élucidée, la mise en évidence récente de mutations de la protéine kinase BRAF dans au moins 50 % des maladies d’Erdheim-Chester et des histiocytoses langerhansiennes a permis de découvrir le rôle crucial de la voie de signalisation RAS-RAF-MEK-ERK dans la physiopathologie de ces affections [6].
L’évolution de la maladie d’Erdheim-Chester est variable d’un patient à un autre et dépend principalement du type et de l’étendue des atteintes. Elle peut aller de lésions osseuses asymptomatiques à des formes multisystémiques engageant le pronostic vital. Les atteintes du système nerveux central constituent un facteur de mauvais pronostic [8].
Épidémiologie
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