Médecine interne
Chapitre S03-P01-C32
Hémochromatoses
et Olivier Loréal
Les hémochromatoses correspondent à un ensemble de maladies ayant en commun d’être des surcharges en fer d’origine génétique. Cette définition exclut donc les surcharges en fer acquises qui peuvent être aussi appelées surcharges en fer secondaires mais non hémochromatoses secondaires. Ce domaine des hémochromatoses a bénéficié, au cours des dernières années, de progrès considérables en matière de connaissance du métabolisme du fer et d’avancées majeures touchant tant à la génétique moléculaire qu’à l’approche biochimique et aux procédés d’imagerie. L’impact de ces évolutions conceptuelles et technologiques s’est porté, à ce jour, avant tout sur le versant diagnostique, permettant désormais, dans la grande majorité des cas, une approche non invasive. Des avancées thérapeutiques essentielles constitueront, dans les années à venir, la seconde onde de choc positive liée à l’amélioration de nos connaissances théoriques et pratiques en matière de surcharges en fer.
Avancées récentes dans la connaissance du métabolisme du fer
Il est important, afin de pouvoir appréhender au mieux les données actuelles physiopathologiques, diagnostiques et thérapeutiques concernant les hémochromatoses, de rappeler les grandes bases physiologiques du métabolisme du fer. Ce rappel comportera dix points principaux [2].
– Le fer est indispensable à l’organisme humain. Il est essentiel pour le transport de l’oxygène au sein de la molécule d’hème, partie constitutive de l’hémoglobine du globule rouge et de la myoglobine musculaire. Il est co-facteur d’une myriade de réactions enzymatiques qui concernent notamment la synthèse de l’ADN, la synthèse du collagène et la biotransformation des xénobiotiques.
– L’organisme humain ne fabrique pas de fer. La source de fer est uniquement alimentaire, représentant l’absorption quotidienne de 1 à 2 mg de fer par le duodénum (soit le dixième de l’apport oral quotidien).
– Cette donnée explique la vulnérabilité du corps humain à la carence alimentaire en fer.
– La destinée du fer alimentaire est essentiellement de gagner la moelle osseuse pour contribuer à fabriquer les globules rouges, puis d’épouser la vie de l’érythrocyte, laquelle s’achève environ 120 jours plus tard au niveau de la rate (processus d’érythrophagocytose).
– Le fer n…
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