Hématologie
Chapitre S04-P03-C08
Syndromes lymphoprolifératifs
Leucémie lymphoïde chronique
La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la plus fréquente des leucémies chez l’adulte en Occident : son incidence y est de 3 à 4 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants [36]. En revanche, cette forme de leucémie est exceptionnelle en Extrême-Orient, et sa fréquence reste très faible chez les Asiatiques émigrés aux États-Unis. Elle affecte exclusivement les adultes. La survie est très variable, allant de 30 mois dans les formes les plus graves à plus de 25 ans dans nombre de cas évoluant de façon indolente. Globalement, l’espérance de vie des patients atteints de LLC a augmenté depuis une vingtaine d’années [2] : ce progrès est imputable au développement de nouveaux traitements.
Physiopathologie
Les mécanismes présidant à l’émergence d’un clone de petits lymphocytes B sont encore très mal élucidés. Si les techniques de génétique cellulaire ont permis récemment d’entrevoir certains d’entre eux, ces études ont aussi montré leur complexité et leur enchevêtrement [50]. En outre, les clones se diversifient au cours de leur expansion par l’acquisition d’anomalies additionnelles dont certaines résultent probablement de la pression exercée par les traitements [47].
L’intrication de facteurs génétiques définissant un terrain favorable et de facteurs exogènes est évoquée par de nombreux faits. En faveur d’une susceptibilité génétique plaide l’observation d’un risque 8,5 fois plus élevé de développer une leucémie lymphoïde chronique chez les sujets apparentés. Cependant, l’étude des familles concentrant plusieurs cas n’a pas montré par séquençage génomique de profil ou de mutations expliquant cette susceptibilité [27].
Contrastant avec d’autres hémopathies malignes, l’exposition aux agents leucémogènes connus, en particulier les irradiations accidentelles ou thérapeutiques, les hydrocarbures benzéniques, les chimiothérapies par alkylants ou inhibiteurs de topo-isomérase, ne semble pas associée à une incidence accrue de la maladie.
Sélection clonale initiale
Les cellules du clone sont issues d’une sous-population de lymphocytes provenant de la zone périfolliculaire du centre germinatif ganglionnaire. Ces cellules, dites autoréactives, sont caractérisées par la co-expression des antigènes CD5 et CD19. L’analyse des s&am…
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