S14-P03-C12 Épilepsies

S14-P03-C12 Épilepsies

S14

Neurologie

Vincent Navarro

Chapitre S14-P03-C12

Épilepsies

Vincent Navarro

 

Les épilepsies constituent un ensemble extrêmement varié de pathologies neurologiques, caractérisées par la récurrence de crises d’épilepsie. La Ligue internationale contre l’épilepsie a récemment redéfini l’épilepsie par l’une de ces conditions suivantes [1] :

– au moins deux crises non provoquées survenant à plus de 24 heures d’intervalle ;

– une crise non provoquée et une probabilité de récidive de crises élevée (≥ 60 %) ;

– le diagnostic d’un syndrome épileptique.

Les crises d’épilepsie sont un symptôme traduisant une activation neuronale anormale et excessive d’une partie plus ou moins étendue du cortex cérébral, et leur expression clinique peut être très variée.

La caractéristique principale de l’épilepsie est l’intermittence des symptômes, si bien qu’il est rare que le médecin assiste à une crise. C’est dire toute l’importance de l’interrogatoire, du patient et de l’entourage. La prise en charge repose sur l’examen clinique, l’électro-encéphalogramme (EEG) et l’imagerie cérébrale. Les médicaments anti-épileptiques sont un traitement symptomatique, qui vise à prévenir la récidive de crises. Ils sont efficaces dans 75 % des cas, mais non dénués d’effets secondaires. La conduite du traitement, le retentissement scolaire ou socioprofessionnel, le pronostic, dépendent étroitement de la nature du syndrome épileptique.

Aspects épidémiologiques

Si l’on considère l’ensemble des crises, spontanées et provoquées, l’incidence annuelle peut être évaluée entre 60 et 80 pour 100 000 personnes. L’incidence des crises inaugurales d’une épilepsie a été évaluée à 45 cas pour 100 000 individus. Rapportés à la population française, ces taux indiqueraient que, par an, 25 000 à 30 000 personnes entrent dans la maladie, dont 6 000 à 10 000 enfants. Il existe deux pics sur les courbes d’incidence, l’un chez l’enfant, l’autre chez le sujet âgé.

La prévalence s’établit entre 6 et 8 cas pour 1 000 habitants, et elle est beaucoup plus élevée dans les pays en voie de développement. On peut estimer qu’il existe près de 600 000 épileptiques en France, dont 150 000 enfants. La mortalité, bien que globalement faible, est deux à trois fois plus élevée que dans la population témoin, en particulier chez les sujets jeunes, mal contrôlés par le traitement. La mort soudaine inexpliquée de l’épileptique (sudden unexplained death of epileptic patient [SUDEP]) …

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