S04-P05-C02 Allogreffes de cellules souches hématopoïétiques : réalisation et complications

S04-P05-C02 Allogreffes de cellules souches hématopoïétiques : réalisation et complications

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Hématologie

Michel LEPORRIER

Chapitre S04-P05-C02

Allogreffes de cellules souches hématopoïétiques : réalisation et complications

Laetitia Souchet et Jean-Paul Vernant

L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est un traitement curatif de certaines hémopathies, malignes ou non, de la moelle osseuse et du système immunitaire. La greffe permet le remplacement de l’hématopoïèse et du système immunitaire du receveur par de nouvelles cellules fonctionnelles. Dans le cas des hémopathies malignes, la greffe d’un nouveau système immunitaire participe en outre à l’éradication du clone malin par un processus de réaction du greffon contre la tumeur (graft versus tumour [GVT]).

Sauf entre jumeaux vrais, la greffe de cellules souches hématopoïétiques expose à deux risques majeurs : d’une part, à celui de réaction du greffon contre l’hôte (graft-versus-host reaction, GVH) due à la reconnaissance, par les lymphocytes T du donneur, de différences portant sur des antigènes majeurs ou mineurs d’histocompatibilité présents chez le receveur ; d’autre part, à un déficit immunitaire persistant jusqu’à la restauration immunologique, plus ou moins rapide, des capacités immunitaires du greffon et lié à la GVH et à son traitement.

Conditionnement à la greffe [2], [9], [10]

La réalisation d’une allogreffe de CSH nécessite l’administration, avant la greffe, d’un conditionnement dont les objectifs sont doubles :

– une immunosuppression du receveur (pour prévenir le rejet du greffon) ;

– une réduction totale ou partielle des cellules hématopoïétiques et des éventuelles cellules malignes présentes chez le malade.

Conditionnement myélo-ablatif

L’objectif est ici la destruction maximale des cellules hématopoïétiques et des éventuelles cellules anormales (en cas d’hémopathie maligne ou de maladie constitutionnelle de l’hématopoïèse).

Conditionnement avec irradiation corporelle totale

L’irradiation corporelle totale en une seule dose, délivrant entre 7 et 10 Gy, est maintenant pratiquement abandonnée et l’on utilise, le plus souvent, une irradiation corporelle totale fractionnée de 12 Gy en six séances sur 3 jours. Ce fractionnement permet de réduire l’incidence des complications précoces (maladie veino-occlusive, pneumopathie interstitielle par exemple) et tardives (cataracte, troubles endocriniens).

Il est possible de limiter la dose d’irradiation dans certains organes particulièrement fragiles, par l’interposition de caches en plomb entre la source et le malade pendant une partie de l’irradiation corpo…

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