S19
Dermatologie
Chapitre S19-P02-C07
Tumeurs cutanées : cas particulier de l’immunodéprimé et du transplanté d’organe
La prise au long cours d’un traitement immunosuppresseur, quelle qu’en soit la cause, expose le patient à un risque accru de cancers. Les données sur les différentes maladies inflammatoires sont peu documentées et nous prendrons comme modèle les transplantés d’organe qui ont fait l’objet de très nombreux travaux [1]. Le bon fonctionnement d’un greffon nécessite en effet la prise d’un traitement immunosuppresseur à vie. Les cancers cutanés sont les cancers les plus fréquents après transplantation d’organe. Ils comportent principalement les carcinomes mais aussi le mélanome, la maladie de Kaposi ou d’autres tumeurs plus rares, comme les carcinomes de Merkel. La prise en charge de ces tumeurs doit être multidisciplinaire et comprend à la fois des traitements dermatologiques et une révision des traitements immunosuppresseurs.
Carcinomes cutanés
Les carcinomes représentent 95 % des cancers cutanés post-greffe et leur incidence augmente avec l’ancienneté de la transplantation, atteignant plus de la moitié des patients à long terme. Le risque augmente de façon exponentielle (risque × 65-100) pour les carcinomes spinocellulaires (CSC) ou épidermoïdes par rapport à la population générale, et de façon linéaire (risque × 10) pour les carcinomes basocellulaires (CBC), ce qui représente une inversion du rapport CSC/CBC (4/1) comparé à la population générale [1]. Le délai d’apparition, en moyenne de 8 à 10 ans, est plus court chez les patients greffés plus âgés. Les carcinomes siègent sur les parties découvertes (tête et cou, membres supérieurs) et sont caractérisés par leur tendance à la multiplicité. Après un premier carcinome spinocellulaire, 80 à 90 % des patients greffés développent dans les cinq ans d’autres tumeurs multiples, carcinomes, kératoses pré-épithéliomateuses, maladies de Bowen (carcinomes in situ) et kérato-acanthomes [2]. Le taux de récidive locale est de 13 % et une évolution métastatique est observée chez 5 % des patients. Néanmoins, le taux de mortalité lié aux carcinomes spinocellulaires reste mal connu. Quant aux carc…
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